Harry Potter a 20 ans : Cinesite célèbre deux décennies de sorcellerie et de magie à Poudlard

En effet, cela fait déjà 20 ans que nous avons assisté à la rencontre d’Harry avec ses amis Ron et Hermione, que nous l’avons vu se retrouver coincé avec un troll dans les toilettes des filles et affronter Voldemort pour la première fois. Le roman Harry Potter à l’École des sorciers a été publié le 26 juin 1997 et depuis, plus de 450 millions d’exemplaires ont été vendus dans le monde entier et ce, dans plus 79 langues.

Ce roman et les suivants sont rapidement devenus une saga de films à succès, une production théâtrale jouée à guichets fermés, ainsi que différents parcs à thème et un marché en plein essor d’objets dérivés. Le premier film, qui a propulsé sur la scène internationale Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint, est sorti en 2001 et la saga a pris fin en 2011.

Une maquette magique

Le travail de Cinesite sur les films d’Harry Potter a démarré avec la construction physique des maquettes de Poudlard pour toute la saga. L’équipe principale des maquettes de Cinesite pour le film « Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban » a également travaillé sur le film « Harry Potter et la Chambre des secrets ». Et une grande partie de la même équipe a également réalisé la première version de la maquette pour le film « Harry Potter à l’école des sorciers ».

La construction de cette première version de la maquette au 1:24e, avec des détails véridiques du château d’Alnwick et de la cathédrale de Durham a nécessité le travail de 86 artistes et techniciens. Elle a été ensuite reconstruite et modifiée plusieurs fois pour répondre aux besoins des sept films suivants.

Cette énorme maquette de l’extérieur de Poudlard au 1:24e a été agrandie de 40 % pour le film « Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban ». Sous la direction artistique générale de Stuart Craig et la direction artistique du département des maquettes de Gary Tomkins Hogwarts, la maquette a évolué, avec l’adjonction de la Tour et de la Cour de l’horloge, du « Pont de bois couvert », d’une aile de l’infirmerie et de nouvelles flèches pour les parties du bâtiment principal de Poudlard inspiré de la cathédrale de Durham.   Tous les détails des maquettes existantes ont été améliorés, y compris la texture du toit du bâtiment principal. Pour plusieurs séquences, la nouvelle version de Poudlard a été humidifiée, de manière à améliorer la saturation des couleurs, la définition et le contraste lorsqu’elle était filmée.

Pour accentuer le réalisme et les détails, les nouvelles Cour et Tour de l’horloge ont également été construites au 1:10e. Ces maquettes ont été utilisées, entre autres, dans plusieurs composites que Cinesite a envoyés plus tard à ses bureaux de Soho.

L’ANCIEN SUPERVISEUR DES MAQUETTES DE CINESITE, JOSE GRANELL, À CÔTÉ D’UNE MAQUETTE DU CHÂTEAU DE POUDLARD DANS LES STUDIOS DE LA WARNER BROS, À WATFORD, LONDRES, LE 1ER MARS 2012

LA MAQUETTE TELLE QU’ELLE APPARAÎT DANS LE FILM « HARRY POTTER À L’ÉCOLE DES SORCIERS »

LA MAQUETTE TELLE QU’ELLE APPARAÎT DANS LE FILM « HARRY POTTER ET LE PRISONNIER D’AZKABAN »

Les tableaux d’Harry Potter

Pour les effets visuels des tableaux en mouvement, Cinesite a perfectionné des techniques mises au point pour les deux films précédents d’Harry Potter. Ces nouveaux plans, plus complexes que les précédents, ont nécessité de nombreux éléments. Les prises de vues réelles ont été réalisées sur fond bleu pour couvrir l’arrière-plan du tableau. Les différents éléments des tableaux ont été filmés séparément pour disposer de différentes couches de prises de vues réelles. L’équipe de Cinesite a développé en interne un logiciel d’analyse du mouvement. Le logiciel permettait de transposer les mouvements réels des acteurs sur la toile et de modifier avec précision la surface de la toile en fonction de ses habitants.

Des références des œuvres d’Alma Tadema, Léonard de Vinci et de Thomas de Keyser ont été fournies par la production pour concevoir le style et le look des tableaux. Ces références ont été utilisées pour modifier l’apparence des personnages des tableaux, en appliquant des blocs de couleur de manière à donner un effet pictural. Pour finir, un effet de vernis ancien et sale a été ajouté.

L’ÉQUIPE DE CINESITE A DÉVELOPPÉ EN INTERNE UN LOGICIEL D’ANALYSE DU MOUVEMENT. LE LOGICIEL TRANSPOSE LES MOUVEMENTS RÉELS DES ACTEURS SUR LA TOILE ET MODIFIE AVEC PRÉCISION LA SURFACE DE LA TOILE EN FONCTION DE SES HABITANTS

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Voyage dans le temps

La séquence du voyage à travers le temps dans une aile de l’infirmerie est l’une des plus grandes réalisations de Cinesite sur le film « Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban ».  Le style cinématographique du réalisateur Alfonso Cuaron se caractérise par de longs plans-séquences et cet opus d’Harry Potter qu’il a signé n’est pas une exception. Le plan du voyage dans le temps dépasse amplement la minute.

Les prises de vues réelles des protagonistes ont été réalisées avec un Steadicam sur un fond bleu. Des plans de l’arrière-plan, de quatre minutes, ont été filmés séparément, y compris ceux où Harry et Hermione arrivent à l’infirmerie tandis que des personnes sont soignées autour d’eux. Ces plans ont été accélérés puis assemblés derrière les enfants. Au fur et à mesure que les enfants se retournent, deux autres pelures ont été assemblées pour reconstituer le décor de l’infirmerie et pour s’adapter au mouvement de l’action au premier plan. Lorsqu’Hermione réussit à remonter le temps, les enfants sortent par la porte de l’infirmerie et partent en courant par un couloir. La caméra continue tout droit à travers le mécanisme de l’horloge de la Tour, tandis que les enfants continuent leur descente par les escaliers. La caméra les retrouvera dans la Cour. Le plan a été traité comme s’il s’agissait d’un seul et unique mouvement de caméra.

Le  mécanisme de l’horloge a entièrement été créé en images de synthèse par les modélisateurs et les animateurs de Cinesite. Une prévisualisation très précise, avec tous les détails du déplacement de la caméra à l’intérieur de l’horloge et des textures de référence, tous deux fournis par la production, ont été utilisés pour créer le mécanisme. La production avait également construit un décor à la perspective forcée qui a été utilisé comme référence visuelle supplémentaire pour la création du mécanisme de l’horloge.

Lorsque les enfants traversent la Cour, vous regardez en réalité une image composite, créée avec une maquette au 1:24e. Le paysage autour de la Cour a été créé à l’aide d’un matte painting numérique, mappé dans un modèle 3D.

Dans le contre-champ de ce plan, les enfants se dirigent vers l’aile de l’infirmerie en traversant la Tour, pour se retrouver avec eux-mêmes et remonter le temps. Contrairement au plan précédent, la caméra démarre de la Cour, et monte vers l’extérieur de la Tour en traversant le cadran de l’horloge et son mécanisme pour retrouver les enfants à nouveau dans le couloir, en direction de l’infirmerie.

LA SÉQUENCE RÉALISÉE PAR CINESITE DU VOYAGE DANS LE TEMPS DANS L’AILE DE L’INFIRMERIE POUR « HARRY POTTER ET LE PRISONNIER D’AZKABAN »

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Environnement magique 

Les extérieurs de Poudlard sont parmi les plus beaux plans des films d’Harry Potter. Dans « Harry Potter et la Coupe de feu », Cinesite a réalisé des composites avec des plans filmés en motion control de sa maquette de Poudlard de 10 mètres de hauteur et des mosaïques de photographies de montagnes et lacs écossais. Tous ces éléments ont été assemblés pour créer un matte painting numérique spectaculaire.

L’ÉCOLE DES SORCIERS DE POUDLARD

De nombreuses séquences à couper le souffle de l’intérieur de Poudlard ont également été créées, y compris les bougies en vol stationnaire dans le Grand Hall, caractéristiques de l’univers d’Harry Potter. Cinq modèles de bougie ont été créés et répliqués grâce à des techniques mises au point dès le début de la saga. Des systèmes automatisés ont été conçus pour positionner les bougies en spirales à différentes hauteurs au-dessus des tables, de manière à préserver l’échelle et pour animer constamment le scintillement des flammes. Le tout avec une touche d’aléatoire pour plus de véracité. Des passes de profondeur et de lumière directionnelle ont été créées pour obtenir la bonne profondeur de champ.

Les escaliers emblématiques de Poudlard faisaient également partie du travail régulier de Cinesite. Le grand escalier en marbre où une grande partie de l’action du deuxième volet de « Harry Potter et les Reliques de la Mort » a lieu a été construit comme un très grand asset en images de synthèse qui pouvait apparaître dans plusieurs séquences du film, à différents moments de la journée et qui pouvait également être détruit. Les escaliers apparaissaient dans les films précédents, parfois avec des marches pivotantes. Pour la dernière implantation, l’escalier s’est agrandi et il se perd au loin dans un décor immense.

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PERCY WEASLEY ET UN GROUPE D’ÉLÈVES DE PREMIÈRE ANNÉE DE POUDLARD EN DIRECTION DE LA TOUR DE GRYFFONDOR DANS « HARRY POTTER À L’ÉCOLE DES SORCIERS »

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En plus de l’école des sorciers, Cinesite a reconstruit en images de synthèse le décor de Godric’s Hallow (Les Reliques de la Mort, 1re partie), ainsi que des extensions de décors, des environnements entiers et de la neige. L’équipe Cinesite a également créé les environnements pour la séquence de la colline rocailleuse (dans Les Reliques de la Mort, 1re partie), qui comportait des prises de vues réelles et des photographies de paysages prises dans le Yorkshire par Malham Cove. Le tout a été rassemblé en une pelure numérique.

CINESITE A CRÉÉ LES SÉQUENCES DU BIVOUAC D’HARRY ET D’HERMIONE À MALHAM COVE À L’AIDE DE PLANS RÉELS, FILMÉS SUR PLACE, ET DE PHOTOGRAPHIES QUI ONT ÉTÉ ASSEMBLÉS POUR CRÉER UNE PELURE NUMÉRIQUE

Le Patronus de la biche

Le Patronus de la biche apparaît dans « Harry Potter et les Reliques de la Mort » (1re partie) sous la forme d’une lumière jaillissante qui prend une apparence d’animal. Pour obtenir l’effet, Cinesite a reconstitué, à partir d’une photo réelle, une biche en images de synthèse.

POUR « HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT », LE PATRONUS DE LA BICHE PREND LA FORME D’UNE LUMIÈRE JAILLISSANTE QUI DEVIENT UN ANIMAL

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Les fantômes

Tout lecteur assidu d’Harry Potter le sait bien, de nombreux fantômes habitent à Poudlard. Cinesite a créé les effets pour un grand nombre de ces fantômes, y compris les deux chevaliers qui font irruption dans le Grand Hall en traversant une grande fenêtre ainsi que le très célèbre fantôme de Dumbledore. Pour créer cet effet, Cinesite a utilisé une couche propre du couloir dans laquelle le fantôme de Dumbeldore apparaît et un plan sur fond vert du comédien Michael Gambon. L’équipe a généré un double numérique à partir d’images fixes de textures et d’un scan du comédien, puis elle a harmonisé les mouvements du comédien issus du plan sur fond vert sur le modèle. Le double numérique a également servi à réaliser les simulations de particules et à les colorer pour les fondre parfaitement au double numérique. Cinesite a créé près de 150 millions de particules ainsi qu’une maquette du couloir dans lequel le fantôme apparaît et entre en collision avec les particules.

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CINESITE A CRÉÉ LE FANTÔME D’ALDUS DUMBLEDORE QUI PROTÈGE LE N° 12 DE GRIMNLAUD PLACE

Le nez de Voldemort

En tant que personnage principal de la saga, l’aspect de Voldemort était fondamental pour l’histoire. Pour les deux volets de « Harry Potter et les Reliques de la Mort », Cinesite a été responsable de remplacer le nez du comédien Ralph Fiennes par un museau de serpent pour le personnage de Lord Voldemort. Nos artistes ont réalisé environ 130 de ces plans pour la deuxième partie et 50 pour la première partie. Le même asset du nez a été utilisé par une équipe beaucoup plus importante pour éclairer et tracker les plans.

La tête de Voldemort a été reconstruite à partir d’un scan de la tête du comédien. Les artistes de Cinesite ont nettoyé la géométrie et généré un déplacement très précis de manière à obtenir tous les détails nécessaires pour représenter les pores et les ridules. En remplaçant une partie du visage du comédien, les artistes devaient porter une attention particulière à la correspondance des mouvements de la tête du comédien de manière à assurer la crédibilité et toute la puissance du jeu. Pour réaliser une telle correspondance des mouvements, l’équipe a mis au point un rig avec trois niveaux de contrôles d’animation. Cette technique leur a permis de tirer pleinement profit des marqueurs de suivi fixés sur la tête du comédien, tout en gardant suffisamment de flexibilité pour l’animer, si besoin. 

Pour générer le museau du serpent, un outil d’ombrage de la peau a été spécialement conçu de manière à permettre à l’équipe de réaliser le rendu sur Renderman. L’équipe a créé des textures à l’aide d’un ensemble de photographies réalisées avec des objectifs et des lumières polarisées en croix et non polarisées. Grâce à cette technique, l’équipe a été en mesure de mapper avec précision les pores qui ont servi pour les passes spéculaires et d’irrégularités. L’équipe a également utilisé un algorithme de diffusion sur différents niveaux pour les surfaces inférieures de manière à améliorer le réalisme.

POUR LES DEUX VOLETS DE « HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT », CINESITE A REMPLACÉ LE NEZ DE RALPH FIENNES PAR UN MUSEAU DE SERPENT POUR LE PERSONNAGE DE LORD VOLDEMORT.