IWÁJÚ

ÉTUDE DE CAS, PARTIE 3 – FIDÉLITÉ À LA CULTURE

 

Décrit par les cinéastes comme « une lettre d’amour à Lagos et au Nigeria », Iwájú se déroule 100 ans dans le futur, mais est ancré dans le Lagos des temps modernes. Kugali est un collectif artistique de conteurs africains qui se passionnent pour la création d’histoires qui respectent et embrassent le présent et imaginent l’avenir de l’Afrique.

Pour atteindre l’authenticité, chaque geste, chaque mot et chaque objet devait être fidèlement rendu. Pour les fondateurs de Kugali – Ziki, Hamid et Tolu –, il était essentiel qu’Iwájú soit créé non seulement pour le public mondial, mais aussi pour les Africains, qui devraient trouver la série familière et fidèle à leurs propres expériences.

Toluwalakin « Tolu » Olowofoyeko, de Kugali, a été le principal conseiller culturel de la série, donnant son point de vue et des conseils à chaque étape. Ayant vécu à Lagos pendant de nombreuses années, il a pu donner des conseils sur tous les aspects, y compris les différences entre l’île et le continent. Avec son aide, Cinesite a pu ajouter le genre de touches et de nuances que seules les personnes familières avec les coutumes nigérianes peuvent reconnaître. Plusieurs membres de l’équipe de création d’Iwájú étaient habitués à voir l’Afrique sous un angle occidental; le processus de formation et de recherche a contribué à changer cette perspective.

Des recherches ont été menées à tous les niveaux pour assurer l’authenticité. En collaboration avec Kugali, Cinesite a organisé des ateliers avec plusieurs professeurs, intervenants et conseillers pour enseigner à l’équipe les cultures du Nigeria. Ce pays compte plus de 300 langues ou dialectes parlés et la culture y est différente dans chaque région du pays. La formation s’est penchée sur son histoire, ses coutumes, ses politiques, sa structure familiale et sociétale, ainsi que sur les répercussions du colonialisme. Cela a permis d’orienter les choix que chaque personnage de la série a faits, que ce soit en ce qui a trait aux mouvements ou aux paroles, ainsi que les choix de conception de l’environnement.

Le développement visuel a été dirigé par le concepteur de production, Hamid Ibrahim, avec les équipes de Kugali et de Disney Animation. Les vêtements nigérians se caractérisent par des tissus brillants et à motifs, ainsi que par les robes agbada traditionnelles, amples et très prisées par les Yorubas d’Afrique de l’Ouest. Un ensemble de tissus de référence a été fourni à Cinesite, ainsi que des photographies, des couleurs et des idées de tissus. L’équipe des Accessoires 3D a créé une série de motifs et de dessins au cachet traditionnel qui pouvaient être mélangés et assortis pour créer un patchwork de couleurs vibrantes. Une fois les styles approuvés, ils ont été transmis à l’équipe technique Effets et simulations de créatures, qui a effectué des simulations sur les façons dont les plis des tissus bougent. S’il était important que le tissu ait l’air réel, son mouvement devait aussi être adaptable pour ne pas gêner, en particulier lorsque les personnages sont près de la caméra.

Le « Bonjour » des salutations occidentales a été remplacé par « Har fa », c’est-à-dire « How far? », l’équivalent nigérian de « Ça va? ». L’aspect physique des salutations est également très spécifique à la culture. Lorsque Kole, un travailleur subalterne, salue son patron, il le fait en tenant compte de leur différence d’âge et de classe sociale. À un moment donné, Kole se penche et touche le sol devant Tunde en signe de respect. L’acteur jouant le rôle a enregistré ses gestes qui ont servi de référence par la suite aux animateurs. Dans d’autres cas, le réalisateur Ziki Adeola observait l’équipe en train de jouer des plans et leur a montré comment modifier leurs gestes et comportements pour qu’ils soient plus conformes à la culture. Tous les modèles de personnages, leurs corps et leurs visages, ont dû être arrangés pour permettre des expressions audibles et physiques fidèles à l’accent et à la région.

Un exemple de différence entre les gestes occidentaux et africains a été expliqué à l’équipe pour une séquence liée au kidnapping de Tola. Dans cette séquence, Kole transmet la terrible nouvelle à God’s Power (le chauffeur de Tunde). Alors que l’instinct des animateurs voudrait que God’s Power lève les mains pour se couvrir la bouche d’horreur, une réaction africaine plus authentique serait qu’il place ses mains sur le dessus de sa tête. Cette réaction physique survient aussi quand Kole s’alarme de la présence d’un bassin à requins dans l’appartement de Bode.

Le Nigeria possède une riche culture de la musique, de la danse et de la cuisine. Dans une séquence charmante, Tola et Kole exécutent ensemble une danse traditionnelle, soigneusement chorégraphiée par la production. C’est un moment merveilleux qui établit le lien et l’amitié entre les enfants.

Ailleurs dans la série, la nourriture est une autre représentation importante de la culture nigériane. Le réalisateur Ziki Adeola a accompagné une partie de l’équipe dans un restaurant nigérian, où un délicieux repas a été dégusté. À un moment précis de la série, Kole mange des haricots dans une sauce tomate. Les animateurs ont accordé une attention particulière à son pain Agege : il doit l’utiliser comme une cuillère pour ramasser les haricots et les porter à sa bouche. Dans une autre scène, Kole boit la boisson nigériane Zobo, composée de pétales séchés d’hibiscus et d’un mélange d’épices.

Dans une séquence émouvante, un Kole découragé, qui a essuyé des reproches de son patron et qui rentre lentement chez lui sous la pluie, monte dans un autobus avant de réaliser qu’il n’a pas assez d’argent; il redescend alors lentement et tristement. Le conseiller Tolu Olowofoyeko ayant vu cela est immédiatement intervenu : « Au Nigeria, cela n’arriverait jamais ». Il a expliqué à quel point les déplacements en autobus sont périlleux, en particulier à Lagos, où les autobus ne s’arrêtent souvent même pas aux arrêts, roulent les portes ouvertes et laissent peu de temps aux passagers pour monter ou descendre! Ce conseil a conduit à quelques ajustements subtils de la scène, notamment en rendant l’autobus plus bondé et l’expérience plus stressante pour Kole. À chaque étape de la production, il a été possible d’apporter des modifications, même minimes, afin de rendre les séquences aussi crédibles que possible.

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Iwájú est avant tout une série inspirée par l’esprit de Lagos et le magnifique peuple nigérian. Les équipes de Cinesite, de Kugali et de Disney ont travaillé sans relâche dans le cadre d’une collaboration non seulement entre entreprises, mais aussi entre cultures. Cinesite est incroyablement privilégié et fier que Disney et Kugali lui aient accordé leur confiance pour créer Iwájú.

Toutes les images et tous les clips de Iwájú © Disney.